La lecture du dernier livre de Magnus Mills, 3 pour voir le roi, a été pour moi une révélation. Un roman que je qualifierais de souple et consistant, empli d’une certaine universalité. Difficile à expliquer mais les mots que je colle pour qualifier ce que je viens de lire sont difficiles à exprimer autrement qu’en passant par mon ressenti intîme.
Retenir les bêtes se situe en Ecosse, dans un décor absolument sans réalité. Nous sommes en Ecosse et c’est tout. Ici, pas de description, l’auteur place l’action entre trois hommes, de rudes travailleurs, des poseurs de clôtures qui ne font que poser des clôtures pour retenir les bêtes dont, par ailleurs, on ne voit pas la queue. Pas de paysages, pas de bêtes, pas vraiment d’action, mais alors quoi ? C’est là que Mills réussit un tour de force, il articule son roman autour du fait que nous sommes en présence de trois hommes qui posent des clôtures.
Un événement surgit très tôt dans le livre, les trois hommes tuent leur client, mais de manière strictement involontaire. C’est très brutal et soudain et ce qui m’a choqué au premier abord, c’est la froideur, le détachement avec lequel tout ceci se passe et est raconté. On retrouve dans cette écriture des morceaux d’un humour noir typiquement britannique.
– Salut Robert, dis-je, mais au lieu des politesses habituelles, il ne répondit pas.
Robert était vraiment très calme en fait.
J’aperçus alors la tête du marteau à terre.
– Un coup sans bavure, dit Donald.
Voyant qu’il avait du mal à soutenir Robert, je l’aidai à appuyer ce dernier contre un piquet. Donald l’examina soigneusement.
– Comment va t-il ? dis-je.
– La question n’a pas de sens. Il est mort.
Il me prit le manche et l’inséra dans la tête du marteau. Il avait du jeu.
– Ça m’étonnerait, dit-il, qu’on paie cette facture-là.
Tout se passe comme ça. Rien de plus n’inquiète nos hommes. Tandis qu’ils continuent de construire des clôtures au milieu de nulle part, nous voyons se dessiner une allégorie de la propriété et de l’aliénation. Les hommes finiront par voir leur parcours émaillé de plusieurs morts toutes plus incongrues et involontaires les unes que les autres, des enterrements sauvages et discrets, mais la mort finit toujours par rattraper ceux qui la donnent.
The correct title of this book should of been
restreinte des betes
1. Enfermer dans des limites plus étroites.
Retenir does not correctly describe the English title
“Restrait of the beasts”
Yes I see, but you meant “restreindre les bêtes”, but you know “retenir” is the usual word used by the farmers, and don’t you think it should have been “restraint of the men” ?
c’est amusant d’avoir une remarque sur la traduction d’un titre de la part de quelqu’un qui écrit “should of been”…
(oui, je suis agacée)
Oui j’ai rien dit hein, parce que mon anglais est loin d’être parfait 🙂
In any case, the exact title is “Restraint of beasts”. And if you want to be absolutely literal, a better word in French would have been “entrave” or “entraver les bêtes”. “Retenir les bêtes”, as Romuald said, is a phrase in common usage with farmers and it does convey a stronger metaphoric sense.