Voyage en Finlande


Voyage en Finlande

Originally uploaded by Lost in Anywhere

J’ai fait un rêve. Un rêve livresque, dans lequel tous les livres auraient des pages imprimées sur deux colonnes, comme si malgré l’épaisseur, nous avions entre les mains les lignes d’un journal. Je me suis pris à imaginer que tous les livres écrits sur une seule colonne étaient tout à coup rayés des listes et qu’on se prendrait à imprimer des livres de la sorte. Un rêve…

Dans le désert de Loti – le synamare

Loti le fantasque, Loti l’excentrique, Loti le fou, disaient certains, celui qui n’hésitait pas à se promener en ville ou sur le port de Paimpol affublé d’un fez et vêtu à la Turc ; Loti a traversé le désert en 1894 en partant d’Egypte pour rejoindre Jérusalem, en passant par les hauteurs du Mont Sinaï. Une équipée terrible s’engouffre entre les falaises de marbre rose et les étendues de sable gris sombre battues par le Khamsin (خمسين) et il en ressort un texte sobre, dépouillé, dans lequel pourtant il nous livre des pages sublimes sur l’un des lieux les plus secrets de la planète : le Monastère Sainte-Catherine – la demeure de la solitude -, siège des reliques de la sainte et du Buisson Ardent, le lieu même où Moïse reçut la parole divine. Continue reading “Dans le désert de Loti – le synamare”

West Norwood

Le cimetière de West Norwood à Londres a été ouvert en 1837 sous la Chapelle Episcopale, qui, détruite pendant la seconde guerre mondiale a été remplacée par une roseraie. Les catacombes sont aujourd’hui encore ouvertes, accessibles au public, malgré leur état de délabrement.
Toutefois ce lieu est d’une étrange beauté, d’un calme surprenant et faisant immédiatement penser au Londres noir et lugubre d’un Stevenson ou au White Chapel de Jack l’éventreur.
Nick Catford a immortalisé sur la pellicule ce lieu sans vie, dédié à la mort et singulièrement morbide. La particularité de ce lieu, réside dans un ascenseur “catafalque”, destiné à descendre les cercueils de la chapelle aux catacombes.

West Norwood

Via BLDGBLOG.

Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps (c’est magique !)…

Détours sur les murs

131 - Poilue de Paimpol

A chaque jour, à chaque pas, à chaque instants son lot de surprises. Jamais je ne sillonne les rues d’une ville sans regarder ce qui se passe dans les rues, sur les murs, sur les trottoirs et dans les caniveaux, en hauteur, partout. Parfois, c’est une statue de la vierge juchée dans une niche dorée, éclairée lorsque la nuit tombe, tantôt c’est un maillon de chaîne qui traine sur le quai, une gargouille sur la cathédrale représentant un moine forniquant avec une nonne, tantôt une ruelle dont les murs distants d’à peine un mètre sont recouverts d’affichettes… Tantôt c’est un autocollant incongru appliqué sur une gouttière ou sur le pied d’un panneau. Regarder, voilà le maître mot, savoir déchiffrer les mystères intrinsèques d’une ville, se perdre et en savourer les odeurs tandis que les autres tentent de parcourir toute la ville en un minimum de temps.

J’étais heureux que cette équipée admirable nous ait marqués. C’était comme une encoche sur un couteau d’assassin. Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi.

Nicolas Bouvier, Les chemins du Halla-San
in Journal d’Aran et autres lieux
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Sogwipo, juin 1970.

Yonaguni, Arakawa Point

En navigant paisiblement sur Internet, je me suis arrêté sur le titre de ce billet. Que faire d’autre qu’être interpelé par un tel titre ? Un parfum d’Atlantide à la japonaise. En lecteur souvent confidentiel qui ne laisse de traces nulle part, je n’ai fait que m’arrêter, suivre le chemin et j’ai lu, j’ai parcouru les longues lignes. Et j’ai découvert cet endroit étrange situé à l’extrémité sud de l’archipel du Japon, au large de Taïwan et juste au sud de la petite île de Yonaguni. En soi, la petite île est déjà marquée par le fait qu’on y parle une langue endémique, le yonaguni.

Arakawa Point, est un endroit qui laisse songeur. A quelques mètres de profondeur, un plongeur a un jour découvert un ensemble de terrasses reliées par des marches, dans un ordre tel qu’on peut imaginer d’emblée une circulation possible et une route bordée d’un muret. Jusque là, rien de tellement surprenant si ce n’est qu’on est certainement face à une découverte archéologique majeure.

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Voleur de rêves

Ils sont partout, trainent ça et là, les mots, les verbes, les adjectifs, volatiles et délétères, comme des songes posés sur des fils électriques après un long voyage, heureux d’être tout simplement.
Elles sont légions, légères, frivoles et tendres, colorées et pleines de significations, bavardes comme des pies, solitaires parfois, me font penser à des iris caressés par le vent, pliées comme des roseaux, des images et des photos à profusion.
Les odeurs qui s’en dégagent aussi.
Les sons me passent dessus, glissent sur moi.
D’autres choses “glissent comme un poisson vivant entre mes mains…”
Je badine, je papillonne, je vole entre les mots, j’écoute le vent au dehors et non, vous ne rêvez pas, je dérobe tout, je me repais de vos mots et de vos sensations. J’ai un travail mais mon métier est tout autre ; je suis un voleur de rêves…

Dos d'âne

Notes de vacances

Un des aspects que j’ai réussi à comprendre juste avant de partir en vacances, c’est qu’il est plus facile de prendre des notes avec un appareil photo qu’avec un carnet et un stylo. En réalité, j’ai fait les deux.
Andreas Angelidakis, lui, est parti en congés en Crète et à Antiparos et en a ramené un portfolio, ou plutôt ses notes visuelles de voyage. Une manière différente de garder une trace de ses vacances.

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Moi, mais en mieux (pincer/replier)

˙ʇsǝno puɐɹƃ ǝl sɹǝʌ ǝʇnoɹ uǝ àɾép ıɐɹǝs ǝɾ ǝnbsɹol ǝnb ǝssıɐɹɐddɐ,u lı,nb ɹnod ɹǝʇɐp-ʇsod ǝl sıɐʌ ǝɾ ‘sıoɟ ǝun ɹnod ǝnbsınd ǝɹèılnɔıʇɹɐd ɹnǝʌɐs ɐl à ʇǝllıq un ‘sǝɔuɐɔɐʌ uǝ ʇɹɐdép ǝp ʇǝllıq lǝuuoıʇıpɐɹʇ uoɯ ıɔıoʌ
Euh… pardon
Voici mon traditionnel billet de départ en vacances, un billet à la saveur particulière puisque pour une fois, je vais le post-dater pour qu’il n’apparaisse que lorsque je serai déjà en route vers le grand ouest. Et puisque je ne fais jamais rien comme tout le monde, je me suis dit que c’était le bon moment pour moi, cette mi-année, de faire un petit bilan de mon année sur terre. Tous les ans, en janvier, je fais un peu le point, je me regarde en face, je me demande ce que j’ai fait depuis tout ce temps et j’essaie d’en tirer du positif. Et tous les ans, je me dis que l’année qui vient de s’écouler était décidément la plus merdique de tous les temps infinis, et que l’année qui va arriver sera meilleure, mais je crois qu’en 2007, j’ai touché le fond. Cette année aura été pour moi la pire de mon existence. L’annus horribilis totale (Et merde, pour une fois que j’essayais d’être sérieux).

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Jo_Manji.mp3]

Pourquoi ça ? Parce que je vais de déceptions en déceptions, c’est un peu comme si j’avais la déception chevillée au corps comme quelque chose d’indéfectiblement lié à ma chair, un élément constitutif et inséparable. Un bloc de chair et de déception. Rien d’autre. Je me situe réellement et sans misérabilisme aucun comme un éternel abandonné, incapable de retenir les gens autour de moi…

Merde. Fait chier. J’ai du mal. Bon. Stop. Je n’arrive pas à me remettre de cette histoire, mais il va falloir que je vive avec. Même mal. Il va falloir que je change, que je m’endurcisse et que j’arrête d’être un gentil Romuald avenant et charmant et que sais-je encore. Un être de lumière ? Je me souviens que le roi des enfers portait ce nom là. Lucifer. L’ange déchu, celui qui portait la lumière. Ma vocation est peut-être de porter l’ombre sur mon visage. L’ange déchu… c’est peut-être ça après tout.

– Connard !!!!
– Oui ? C’est moi ! J’ai un survêt’ et un berger allemand…

1, 2, 3, soleil… Bernard Blier.

Nip/Tuck

Bon. Désolé, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Voilà, je suis parti vers l’Océan, le Grand Océan, Mon Océan, maille ocheune. Je ne vous dit pas où je vais, ni combien de temps je pars sinon vous allez retirer le fil de mon blog de votre agrégateur. Mais je reviendrai, c’est certain, ne vous en faites pas pour moi – pourquoi je dis ça, who cares ?

Je suis donc parti, j’emmène avec moi quelques carnets, pour écrire, dessiner si j’ai le temps, j’emmène aussi quelques livres, Rabelais, Proulx, Maximilien Durand, Bryson, Hornby feront partie du voyage, plus certainement quelques autres, j’aime avoir le choix.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire, si ce n’est que professionnellement parlant, je pars en vacances le coeur léger parce que j’ai appris une très bonne nouvelle, même si je suis quand même angoissé de tout laisser à mes petits collègues qui vont devoir gérer à ma place.

Euh… Voilà.

Juste une chose. Ma rentrée sera compliquée. J’imagine qu’il n’y a rien d’autre à en dire.

Et pour finir, je garde à l’esprit ces mots de Laurent:

Tu as raison. C’est vrai qu’elle est magnifique.

Quant à savoir de quoi il parlait, trois points de suspension.

Les trois dames de la Kasbah

Fleurs d’ennui* est un livre de Pierre Loti, un recueil dans lequel on trouve cet étrange conte. Un conte mystérieux et sombre dans lequel il nous embarque dans la Kasbah d'Alger, imposante et fière. Elsagarray, Guiaberry, Kerboul et Le Hello sont quatre marins français envoyés par delà la Méditerranée, qui, dans leur dérive nocturne se perdent dans les ruelles tortueuses et parfois illuminées par de discrètes lampes de la vieille forteresse, face à la mer et au port. L’ambiance y est magique et on pourrait presque y entendre la plainte triste d’un oud… Au coeur de la Kasbah, trois femmes sommeillent dans un silence de mort.

Quand elles avaient fini de peindre leur visage de blanc et de rose, et leurs grands yeux de noir et de henné, elles restaient assises par terre, dans une petite cour très profonde, où régnaient un silence mystérieux et une fraîcheur souterraine.

KasbahPhoto © David Wilmot
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Rub' al Khali, la Zone vide

Rub’ al KhaliPhoto © skorpio7272

Les déserts ont ceci de surprenant qu’ils sont des lieux vides dont l’attrait qu’ils exercent sur les sentiments humains ne peut être expliqué que par cette possibilité que l’on a de se retrouver livré à soi-même au milieu de nulle part. Les repères s’effacent et l’apparente vacuité révèle en fait un indiscernable réseau de pistes, telles que Bruce Chatwin les a inventoriées. Rub’ al Khali porte bien son nom, la Zone Vide, une des plus grandes étendues de sable au monde, grande comme la France et le Benelux réunis, coincée entre le sud de l’Arabie Saoudite, le Yémen et le sultanat d’Oman. Même les populations bédouines n’en connaissent que les contours, n’osant pénétrer cet enfer de sable dont les températures frôlent les 55°C en plein été et dont le terrain est parcouru de dunes de plus de trois cents mètres de haut.

Celui qui a fait découvrir ce désert au monde entier, c’est Wilfred Thesiger, un explorateur britannique décédé en 2003 et ces quelques mots, extraits de son livre Arabian Sands, en disent long sur l’attrait de la Zone Vide et cet étrange balance entre le plein et le vide.

For years the Empty Quarter has represented to me the final, unattainable challenge which the desert offered. […] Now I had crossed it. To others my journey would have little importance. It would produce nothing except a rather inaccurate map which no one was ever likely to use. It was a personal experience, and the reward had been a drink of clean, nearly tasteless water. I was content with that.

(Pendant des années, la Zone Vide a représenté pour moi le challenge final et inatteignable que le désert pouvait offrir. […] A présent, je l’ai traversée. Aux yeux des autres, mon voyage peut sembler insignifiant. Il n’est sans doute rien d’autre qu’une carte imprécise que personne ne pourrait utiliser. C’était une expérience personnelle, et la récompense en a été un verre d’eau claire presque sans goût. Cela me suffisait.)

Liens:

Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps (c’est magique !)…